Archives de l’année : 2019


PCP… comme Postmodernité Critique de la Postmodernité

Ces articles sont issus d’une rencontre avec Alain Damasio organisée par Guillaume Gourgues et Ouassim Hamzaoui le 29 juin 2012 à l’université de Grenoble. Les organisateurs avaient décidé de nous faire réagir sur un abécédaire maison, adapté à nos questions. La journée s’est révélée passionnante (au moins pour nous) et nous pensions en publier le résultat. Cela n’a pas pu se faire, je livre donc ici le résumé de mes interventions sur des sujets aussi divers que la virtualisation, la surveillance, la neutralisation ou la résistance. Dans les textes qui suivent, j’ai conservé autant que possible l’oralité de ces rencontres. En 1979, dans La condition postmoderne, Lyotard pose un constat assez connu maintenant bien qu’âprement discuté. Il affirme que notre époque articule des formes de savoir et d’action qu’on ne peut pas ramener à un principe fondateur qui pourrait en rendre raison à lui seul. Dit autrement, la configuration du […]


Éprouver le sens de la peine: Les probationnaires face à l’éclectisme pénal

Le sens de la peine dans les démocraties libérales est problématique parce qu’il repose sur une multiplicité de logiques (de finalités et de moyens) hétérogènes, sans cohérence a priori. Cet éclectisme des rationalités pénales est plus marqué encore dans le cas de la probation qui est une forme de justice contractualisée prétendant prévenir la récidive par un accompagnement pluridisciplinaire en dehors de la prison. Plus concrètement, l’analyse des logiques qui orientent et justifient les prises en charge des condamnés par les agents de probation fait apparaître des contradictions entre les rationalités pénale, éducative, sociale, sanitaire, de gestion des risques et de gestion administrative. Ces contradictions fragilisent le positionnement des agents et l’on peut également penser qu’elles brouillent le sens de la peine pour les condamnés. Pour autant, cela n’empêche pas le système pénal de fonctionner et les peines d’aller à leur terme. Cela est rendu possible par la plasticité des […]


N… comme neutralisation

Je vais partir d’une petite anecdote. J’étais au Milipol. Le Milipol, pour « MILItaire » et « POLice », c’est un salon mondial de la sécurité intérieure qui a régulièrement lieu à Paris. Et je me balade au milieu des stands, il y a plein de trucs à voir, c’est passionnant. Pour des raison personnelles (« j’enquêtais » sur la question), je m’attarde sur le stand de la maison Taser qui faisait la promotion de son pistolet à impulsion électrique. Et là, j’ai eu la chance de voir quelque chose d’étonnant et de significatif


H… comme Hacker

La figure du hacker (du pirate informatique, disons) est intéressante du fait de son ambiguïté. D’un côté, on trouve une figure doublement romantique qui exalte le potentiel révolutionnaire des hautes technologies et du virtuel, ce qui est assez discutable, et qui peut se présenter comme « héros » de la résistance postmoderne. Or, ces deux aspects sont autant erronés que sans intérêt, voire dangereux politiquement. Mais, d’un autre côté, on peut voir le hacker comme une figure, peut-être pas classique, mais connue, de la résistance. À partir du moment où on est confronté à un pouvoir machinique d’exploitation de la vie, la résistance, c’est le sabotage de la machine.


Cours Publics Sur Michel Foucault 3. Les Gouvernementalités. Souveraineté, Discipline, Contrôle

Le travail de Foucault a connu un étrange destin. Lui qui critiquait la notion « d’oeuvre », il est devenu un des auteurs le plus cité au monde. Succès paradoxal qui produit surtout une grande confusion, dans la mesure où l’on peut faire de Foucault un chantre du néolibéralisme, du dandysme ou de l’anarchisme.

Pour y voir plus clair nous essaierons de suivre la piste d’un Foucault critique des logiques selon lesquelles nous sommes gouvernés. Plutôt que de se demander si nous sommes « pour » ou « contre » Foucault, nous nous demanderons ce que l’on peut utiliser dans son travail et pour quels résultats. Pour cela nous utiliserons ses concepts sur des objets d’actualité : la fermeture des frontières, la prison, la surveillance électronique, la gestion des risques, le néohygiénisme, les Big Data…

http://societealpinedephilosophie.over-blog.com/

Je remercie vivement Anne Eyssidieux pour l’organisation des cours et Jacques Tolédano pour les prises de vue.


Contre l’abolitionnisme ?

Le titre choisi, «contre l’abolitionnisme», de la prison ou de la peine, même assorti d’un point d’interrogation, peut certes paraître un peu brutal. Quoique pas pour tout le monde, pour beaucoup il s’agirait plutôt d’une évidence. Mais ici, au sein de réflexions sur les rapports entre peine et utopie, il sonne comme une provocation. En fait, il faut l’entendre d’une manière plus malicieuse. Ce propos n’a pas vocation à rejeter purement et simplement une position politique mais à la problématiser pour pouvoir se la réapproprier… Article issu d’une intervention au colloque Peine et utopie organisé par Jérôme Ferrand, Marc Ortolani et Ugo Bellagamba (laboratoires Ermes, Université Côte d’Azur et Cerdap2, Université Grenoble Alpes) à Nice les 7 et 8 décembre 2017 (http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/peine-et-utopie) Télécharger l’article complet


Cours publics sur Michel Foucault 2. La critique du droit de punir autour de Surveiller et punir

Le travail de Foucault a connu un étrange destin. Lui qui critiquait la notion « d’oeuvre », il est devenu un des auteurs le plus cité au monde. Succès paradoxal qui produit surtout une grande confusion, dans la mesure où l’on peut faire de Foucault un chantre du néolibéralisme,  du dandysme ou de l’anarchisme.

Pour y voir plus clair nous essaierons de suivre la piste d’un Foucault critique des logiques selon lesquelles nous sommes gouvernés. Plutôt que de se demander si nous sommes « pour » ou « contre » Foucault, nous nous demanderons ce que l’on peut utiliser dans son travail et pour quels résultats. Pour cela nous utiliserons ses concepts sur des objets d’actualité : la fermeture des frontières, la prison, la surveillance électronique, la gestion des risques, le néohygiénisme, les Big Data..

Cycle de cours organisé par l’Université Grenoble Alpes, la Société Alpine de Philosophie, et la Librairie Arthaud

http://societealpinedephilosophie.over-blog.com/

Je remercie vivement Anne Eyssidieux pour l’organisation des cours et Jacques Tolédano pour les prises de vue.