Une philosophie plébéienne Partie 1 : Une philosophie critique


Résumé : La pratique de la philosophie en Segpa et la rencontre avec les enseignants et les élèves a soulevé un problème précis qui concerne la place du philosophe, la forme de la relation avec le non‑philosophe et la finalité de l’échange. La relation philosophique est un dialogue dans lequel chaque argument est confronté à la possibilité d’un contre-argument et ainsi de suite. Mais la forme apparemment horizontale du dialogue ne suffit pas à régler tous les problèmes que posent cette relation. Problèmes qui correspondent à la fixation des trois positions dans le dialogue. Que le savoir soit ramené à lui-même le pose comme Vérité qui s’impose d’une manière unilatérale. Que la critique soit ramenée à elle-même la dévalorise comme déconstruction stérile. Que l’ignorant soit ramené à lui-même dit assez qu’il n’en sortira jamais. Il faut donc approfondir notre conception du dialogue philosophique en opposant deux dialogues de Platon que nous proposons de lire comme deux pratiques opposées de la philosophie : la pratique « royale » du Ménon et la pratique « plébéienne » du Lachès.

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A propos de Razac

Après des études de philosophie à l'Université Paris 8 dans les années 90 et une période de production d'essais de philosophie politique sur des objets contemporains (le barbelé et la délimitation de l'espace, le zoo et le spectacle de la réalité, la médecine et la "grande santé"). J'ai travaillé pendant huit ans comme enseignant-chercheur au sein de l'Administration Pénitentiaire. C'est dans cette institution disciplinaire que j'ai compris ce que pouvait signifier pour moi la pratique de la philosophie, c'est-à-dire une critique des rationalités de gouvernement à partir des pratiques et dans une perspective résolument anti-autoritaire. Depuis 2014, j'ai intégré l'université de Grenoble comme maître de conférences en philosophie. Je travaille sur la question de l'autorité politique, sur les notions de société du spectacle et de société du contrôle. J'essaie également de porter, avec les étudiants, des projets de philosophie appliquée déconstruisant les pratiques de pouvoir. Enfin, nous tentons de faire vivre un réseau de "philosophie plébéienne", anti-patricienne donc, mais aussi en recherche de relations avec tous nos camarades artisans de la critique sociale.

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