Un athéisme radical 6. La mort comme ascèse
La pensée de l’absolu=néant est indissociable d’une expérience paradoxale, celle de sa propre disparition. L’expérience de la mort est le premier accès métaphorique à la pensée du néant. Là-aussi, toute une tradition éthique a fermé la porte de cette expérience par un argument logique: la mort n’est rien, je suis quelque chose, quelque chose ne peut pas être rien, donc je ne peux pas expérimenter la mort, elle n’est rien pour moi. Magnifique. Et pourtant, nous savons tous que nous allons mourir et cela ne nous laisse pas indifférents. Que celui pour qui ce n’est pas le cas arrête sa lecture maintenant. Nous sommes très contents pour lui et ne voulons surtout pas gâcher son bonheur. La mort n’est rien pour nous, argument abstrait détestable qui nous prive de notre plus haute puissance (dont la beauté est d’être aussi la plus banale) sous prétexte de nous rendre la vie plus […]